Les distributeurs automatiques continuent à souffrir du télétravail
Conséquence logique du recours massif au télétravail et des protocoles sanitaires associés, le chiffre d’affaires du secteur a été amputé, selon les périodes, de 20 % à 90 %. Plus des deux tiers des 620 000 distributeurs de l’Hexagone étant installés en entreprise, sans pause-café de nombreuses machines ont été condamnés. La sonnette d’alarme avait été tirée pour la première fois par la Navsa en novembre 2020 suite à l’annonce du plan de licenciement de Selecta. Le leader européen des distributeurs automatiques, anticipait alors une coupe de 30 % de ses effectifs (459 salariés). Depuis, la situation ne s’est pas sensiblement améliorée pour les professionnels du secteur qui « n’ont recouvré que 80 % en moyenne de leur chiffre d’affaires de 2019 », précise Pierre Albrieux, président de la Navsa, à l’AFP en janvier 2022. Une situation compliquée qui devrait s’alourdir du poids du prix des matières premières et du café lui-même.
Une autre façon de faire la pause-café
En cause certainement aussi une transformation plus profonde des façons de concevoir les espaces de pause au bureau. Depuis une dizaine d’années le traditionnel coin café s’est changé en espace de sociabilité. Une métamorphose accélérée par la crise sanitaire. Les projets d’aménagement délaissent souvent les imposants distributeurs automatiques au profit des cuisines en libre accès, des frigos connectés, des machines compactes des particuliers et des fontaines à eaux dernier cri. En réponse à ces grands changements et difficultés, le dernier recours des spécialistes de la distribution automatiques est de s’adapter. Certains comme Lavazza cherchent à conquérir le salarié à domicile, d’autres comme Saveur Express’O ou Selecta envisagent des boutiques en ligne et des magasins autonomes.