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Sous la pression de la transformation digitale, les entreprises se dotent de nombreux outils, au risque de surcharger l’environnement de travail de salariés déjà en perte de repères. Pour lutter contre les maux de l'hyperconnexion, Pascal Zératès, directeur général de Kardham Digital, considère que les organisations peuvent s'appuyer sur la vision de l'expérience utilisateur par l'approche du smart building.

 

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Comment aider les entreprises à relever le défi de la transformation digitale sans verser dans les travers de l’hyperconnexion ?

Les organisations gèrent aujourd’hui trois sujets de front : l’organisation du travail suite à la pandémie, le volet consommation énergétique et enfin la cybersécurité. J’insiste sur ce dernier enjeu de la sécurité de la donnée : avec le déploiement des outils digitaux on multiplie le nombre des failles potentielles dans les systèmes d’information. Pour adresser de façon complète toutes ces problématiques, il est nécessaire d'avoir une vue globale de la gouvernance de la donnée. Ceci passe par une approche holistique du bâtiment. Le smart building vise surtout à fluidifier le parcours de l'occupant et à faire de celui-ci un centre de services tout en réduisant son empreinte énergétique. Il est possible de mesurer et d'agir sur le taux d'utilisation des espaces, sur l'administration des salles de réunion, la maintenance et la mise en veille des équipements, -ventilation, éclairage, chauffage.

Sur le papier, le smart building a l’avantage de traiter de concert l’aspect physique et numérique de l’environnement de travail. Dans les faits, par quel canal ces projets vous arrivent-ils ?

Le smart building et le numérique sont encore trop souvent perçus comme des sujets gadgets, un peu geek. Pourtant, la notion d’expérience utilisateur est une thématique complexe et fondamentale, que les directions des ressources humaines et l’environnement de travail prennent de plus en plus au sérieux. La préoccupation pour les salariés est souvent le point de départ de nos projets. Cela permet de construire communément un cahier des charges fonctionnel en décrivant le parcours de l’occupant ou de l’exploitant. Je suis agréablement surpris de voir un nombre croissant de DET qui formulent le besoin que tout le monde parle le même langage.

C’est ce que vous appelez aujourd’hui dans votre jargon le middleware ?

Il s’agit en quelque sorte du jumeau numérique du bâtiment. Dans l’immobilier on l’appelle aussi un Building Operating System (BOS). C’est une -plateforme logicielle ouverte qui va interfacer tous les équipements, les applications, l’environnement serviciel et technique qui permettent de gérer le parcours du collaborateur dans le bâtiment. Elle centralise et convertit les données de façon à faciliter le déploiement et l’utilisation des différentes solutions. C’est un outil très utile aux DSI qui doivent entretenir et rendre opérationnels les services imaginés par les DET et les DRH.

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