Sollicitée le 19 mai 2020 par le directeur général de la santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait évalué les critères d’efficacité des désinfectants hydroalcooliques pour les mains ainsi que la garantie de leur durabilité tout au long de leur cycle de vie. Un an après, l’utilisation des gels et des solutions est devenue un geste du quotidien. Conditions de stockage, contamination microbienne, norme européenne… l’Anses complète aujourd’hui ses recommandations avec les résultats d’une batterie de tests menés sur les solutions et gels hydroalcooliques*.
1. Privilégier le lavage des mains avec du savon et de l’eau
Rappel incontournable de l’Anses : le savon nettoie alors que la solution hydroalcoolique ne fait que désinfecter. Se laver les mains sous l’eau avec du savon permet d’enlever l’ensemble des matières organiques, vivantes ou mortes, y compris les bactéries et virus, alors que la désinfection est plus difficile lorsqu’il y a de la saleté.
2. Faire la distinction entre bactéricide, virucide et les autres produits
Attention au vocabulaire précis que les autorités sanitaires utilisent. Certains produits nettoyants, qui ne portent pas la mention « biocide » ou « désinfectant », ne garantissent pas l’éradication des bactéries ou virus et sont uniquement soumis à la réglementation cosmétique. Concernant ceux qui sont efficaces contre les micro-organismes (bactéries, virus, champignons), seuls ceux qui respectent la norme européenne EN 14476, recommandée par l’OMS, sont efficaces contre le coronavirus. Préférez donc des gels et solutions contenant au moins 65 % d’alcool et avec la mention « virucide » ou « Gel hydroalcoolique pour l’antisepsie des mains – arrêté dérogatoire ».
3. Prendre des précautions de conservation
Que se passe-t-il lorsqu’un produit est conservé depuis des mois au fond d’un sac ou d’un distributeur avec pompe à l’entrée du bureau ? L’alcool (éthanol ou isopropanol) risque de s’évaporer. Or, c’est la concentration d’alcool qui rend le gel ou la solution efficace ! Attention donc à respecter les instructions indiquées sur l’emballage, à commencer par la date limite d'utilisation recommandée. Les solutions comme les gels doivent être utilisés assez rapidement après ouverture et stockés à l’abri de la chaleur et du soleil dans un endroit propre.
4. Bien choisir entre le flacon individuel et le distributeur avec pompe
Selon les tests réalisés par l’Anses, les flacons munis d'une pompe doseuse doivent être réservés à une utilisation intensive. Ceux qui ne sont utilisés que modérément ont en effet vu leur teneur en alcool diminuer de 5 à 10 % en trois semaines. « Les pompes sont moins hermétiques que les bouchons, l’alcool s’évapore plus facilement », explique Catherine Gourlay-Francé, directrice adjointe de l’évaluation des produits réglementés à l’Anses. Pour s’assurer de l'efficacité des produits, il faut donc choisir le type et la taille de contenant les plus adaptés à la fréquence d’utilisation.
5. Limiter la réutilisation d’un contenant
Compte tenu de la volatilité de l’éthanol et l’isopropanol, il est recommandé de limiter les transvasements et d’effectuer ces opérations dans un endroit où la température est inférieure à 20°. Par ailleurs, pour éviter les risques de contamination au sein des flacons, il convient de limiter la réutilisation des contenants. Dans tous les cas, ceux-ci devront être nettoyés avec de l’eau et du savon, voire désinfectés, avant chaque remplissage. *Notons à ce propos que la différence entre le gel et la solution réside uniquement dans leur texture, le gel contenant un épaississant que n’a pas la solution. Ceci n’a pas d’effet sur leur efficacité.