Avec la généralisation du télétravail, le flex office va-t-il s’imposer comme la nouvelle norme d’aménagement des bureaux ? C’est en tout cas un scénario qui séduit de plus en plus d’entreprises comme le suggère une récente étude publiée par Deskeo. Selon cette enquête réalisée en février auprès de 3 978 professionnels, 55 % des entreprises françaises se disent prêtes à abandonner le traditionnel bureau attitré au profit de postes de travail partagés.
Sans surprise, la réduction des coûts est la raison invoquée par 79 % de ceux qui envisagent cette transformation. Derrière l’enjeu économique, 62 % y voient également l’opportunité d’offrir une meilleure expérience du bureau et d’utiliser l’espace différemment avec plus salles de réunion et de zones de convivialité (41%). Au-delà des déclarations d’intention, il faudra encore attendre quelques mois pour mesurer l’ampleur réelle du phénomène.
Le flex office fait beaucoup parler de lui, mais peu d’entreprises ont encore osé sauter le pas.
Selon les chiffres de Deskeo, elles ne seraient que 16 % à avoir adopté ce mode d’organisation dont 32 % dans le courant de l’année 2020.
Gare aux écueils
Par ailleurs, si le bureau flexible a le vent en poupe, le bilan des premières expériences rappelle que plusieurs écueils guettent les organisations qui s’engagent dans cette voie. Deux tiers des répondants dressent en effet un bilan négatif de leur passage au flex office. Des échecs qui s’expliqueraient principalement par une prise en compte insuffisante des intérêts des salariés. En clair : ceux qui font de la réduction de coût le seul objectif risquent tout simplement de manquer leur transition. « Dans le cas d’un bilan positif, 54% voulaient renforcer l’attractivité des bureaux pour en faire un atout en matière de marque employeur et 39% réduire la surface pour une meilleure localisation.
Dans le cas d’un bilan négatif ou mitigé, les chiffres sont respectivement de 19,5% (attractivité) et 5% (meilleure localisation) », constatent les auteurs de l’étude.
Un processus complexe
Challenge financier, organisationnel, psychologique, technologique… : l’étude rappelle que la mise en place de bureaux flexibles est un processus complexe. Pour 62 % des entreprises déjà en flex office, l’impact humain a été le facteur le plus délicat lors de la réorganisation. Une grande majorité (61 %) a également été confrontée à la difficulté de chiffrer le projet et d’évaluer son coût. Reste enfin les entreprises qui n’envisagent pas du tout le passage au flex office. Elles représentent 29 % du panel.
Principales raisons invoquées : l’inadaptation du concept à leur activité (59%), mais également lié à un frein psychologique à plus de 55 %. Enfin, 47 % pensent qu’il s’agit juste d’un effet de mode et 43 % n’ont pas les moyens de réorganiser leurs bureaux.