« Le retour au bureau n’est plus un sujet »
Pour l’édition 2022 de son baromètre annuel, le cabinet Parella s’est associé à l’institut CSA pour mener une enquête à l’échelle nationale auprès de 300 dirigeants et 500 salariés d’entreprises de plus de 50 personnes. Présentés début novembre, les résultats de cette étude viennent battre en brèche certains clichés sur les conséquences du Covid-19 dans les entreprises. À commencer par l’idée que les dirigeants rencontrent encore des difficultés à faire revenir les salariés dans les bureaux. Ils ne sont en effet que 8 % à déclarer être confrontés à une telle situation. « Moins d’un dirigeant sur dix est concerné par cette problématique. C’est d’ailleurs un sujet qui touche principalement les entreprises parisiennes, notamment dans le secteur des services », note Julie Gaillot, directrice du pôle « society » de l’Institut CSA. La taille des organisations semble aussi exercer une influence sur l’entrain des collaborateurs à reprendre le chemin du bureau. Dans les entreprises de plus de 500 personnes, c’est 20 % des dirigeants qui affirment avoir du mal à faire revenir les salariés. Une réalité qui transparaît également à travers les réponses des collaborateurs : si 75 % des personnes interrogées affirment « aimer » travailler dans les locaux de leur employeur, ce taux tombe à 69 % dans les grandes entreprises.
Une chose est sûre en revanche : le retour au bureau se fait majoritairement en mode hybride. Sans surprise, près de 70 % des salariés, et même 87 % des cadres, déclarent avoir aujourd’hui la possibilité de télétravailler avec une moyenne de deux jours par semaine.
L’heure n’est plus à la réduction des surfaces
Autre tendance que cette étude vient fortement pondérer : la diminution des surfaces immobilières. « Il semble que la phase post-crise sanitaire marquée par un discours ambiant de réduction des surfaces liée au télétravail touche à sa fin », note l’étude. « En effet, seuls 1 % des dirigeants qui ne comptent pas déménager ont l’intention de réduire leurs mètres carrés ». Quant aux 8 % qui prévoient de changer de locaux, c’est majoritairement pour intégrer des espaces plus grands, plus accessibles et plus modernes. « La tendance n’est plus à la réduction, mais à l’adaptation des espaces au mode de travail hybride. Désormais, l’enjeu est davantage organisationnel », précise Doriane Bettinger, directrice au sein du pôle People & Transformation de Parella.
Pour les dirigeants (51 %) comme pour les salariés (54 %), la localisation reste le critère numéro 1 quand on parle de bureau. Viennent ensuite l’aménagement des espaces (respectivement 45 % et 41 %) puis seulement la qualité des équipements et du mobilier.
Locaux : des salariés moins satisfaits que leurs dirigeants
Levier d’attractivité et de fidélisation, l’environnement de travail est considéré comme un enjeu stratégique pour la grande majorité des dirigeants interrogés (81 %) comme d’ailleurs des salariés. Ils sont 75 % à affirmer que les locaux contribuent à leur envie de rester dans l’entreprise. Les avis divergent en revanche sur la qualité des espaces proposés. Si, comme les dirigeants, les salariés se disent globalement satisfaits de leurs locaux, ils se montrent toutefois beaucoup plus modérés. Chez les collaborateurs, la part des « très satisfaits » à l’égard du confort, de la localisation et de la surface est ainsi nettement plus faible que chez les dirigeants avec des écarts respectifs de - 29, - 28 et -24 points. Les salariés sont également moins nombreux à trouver leurs locaux très adaptés à l’image de leur entreprise, au respect des normes environnementales ou aux nouveaux modes de travail.