Le cas type d’Amazon, entreprise américaine de la tech’
À l’instar d’Amazon, d’autres entreprises de la tech’, notamment parmi lles Gafam, sont brutalement revenues sur le télétravail, qu’elles avaient pourtant un temps promu en l’accompagnant de nouvelles méthodes de management et des politiques inédites de full remote. Certaines, qui avaient investi des sommes colossales pour construire des villes campus, se trouvent aujourd’hui face à des lieux déserts. Du 100 % télétravail au 100 % présentiel : d’après Jean-Marc Morel, « ce virage à 360° degrés vers le présentiel rappelle que les géants de la tech sont coutumiers de ces pratiques managériales souvent extrêmes et de ce besoin compulsif du retour sur investissement ».
Le télétravail reste un acquis
« Le rétropédalage d’entreprises comme Amazon reste un cas particulier qui montre que le tout télétravail relève de l’utopie pour une très large majorité d’entreprise car il affaiblit la valeur du travail collaboratif », explique l’expert du cabinet RSM. En France, il n’est donc pas question de remettre en cause le home office qui demeure un acquis et un facteur d’attractivité pour les organisations qui le proposent. Un cadre sur deux envisagerait de démissionner en cas d'interdiction de la possibilité de télétravailler d’après les chiffres de l’Apec en 2023.
Un rapport différent au travail
« À la différence du monde anglo-saxon et de plusieurs voisins européens, le télétravail dispose, en France, d'un cadre législatif plus complexe régi notamment par le Code du travail. Les chartes et les accords définissent ensuite les modalités de sa mise en œuvre », détaille Jean-Marc Morel. Non seulement le contexte légal empêche de faire machine arrière du jour au lendemain, mais la France s’est également montrée plus prudente sur le recours au télétravail : avec en moyenne 0,6 jour de télétravail hebdomadaire, contre 1,4 aux États-Unis et 0,8 pour ses voisins européens (étude Econpol Europe, 2023.)
Un jeu de compromis
Malgré quelques exemples d’ajustement des règles de télétravail, il est peu probable d’assister à un virage forcé vers le présentéisme en France. Le cas d’Amazon et des Gafam réinterroge plutôt la nécessité pour les entreprises d’établir des compromis dans leur gestion du travail hybride. « Le défi consiste aujourd’hui à savoir gérer les individualités tout en conservant une équité entre les salariés. Il faut plutôt établir des règles comprises par tous et qui sont suffisamment souples pour s’adapter aux besoins des organisations ».