Asphyxié par une dette de près de 3 milliards de dollars selon le Wall Street Journal, WeWork devrait se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. « WeWork et certaines de ses filiales ont engagé une procédure de mise sous protection du “chapitre 11” et ont l’intention de déposer une procédure de reconnaissance au Canada dans le cadre de la loi sur les accords entre entreprises et créanciers », a annoncé le groupe dans un communiqué en précisant que cette procédure ne concerne que ses filiales aux États-Unis et au Canada.
Une dette colossale
L’entreprise new-yorkaise aux 762 espaces de travail, répartis dans 38 pays et 150 villes autour du globe, espère ainsi renégocier sa dette avec ses créanciers et présenter un plan de réorganisation de son activité en restant sous la protection de la loi. « Il est temps pour nous de nous tourner vers l’avenir en nous attaquant énergiquement à nos anciens baux et en améliorant considérablement notre bilan », a affirmé le directeur général du groupe, David Tolley, dans le communiqué.
Dans un premier temps, les activités de WeWork se poursuivront donc sur le marché international. « Les activités de WeWork en France ne font pas partie de ce processus et se poursuivent comme à l'accoutumée. Partout dans le monde, nous continuons à prendre des mesures proactives pour renforcer notre entreprise, notamment en réduisant notre empreinte immobilière », précise un porte-parole du groupe. En véritable pionnier du coworking, la start-up s’était attaquée au marché français en 2017 avec un premier espace ouvert rue Lafayette dans le 9e arrondissement de Paris. Elle compte aujourd’hui quinze établissements dans la capitale avec près de 150 000 m² de surface cumulée.
Les déboires financiers de WeWork ont inspiré un mini-série intitulée WeCrashed diffusée sur la plateforme de streaming Apple TV+ en 2022. Jared Leto y incarne le fondateur de l'entreprise Adam Neumann.
Un colosse aux pieds d’argile
Fragilisé par son expansion effrénée et la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, WeWork avait déjà connu d’importantes difficultés financières en 2019. Sauvée par son investisseur japonais SoftBank, l’entreprise poursuit alors l’ouverture de nouveaux lieux. Puis, en 2020, la pandémie de Covid-19 vide les bureaux et le télétravail marque un coup d’arrêt à l’essor de ce marché. Dans ce contexte, malgré la démocratisation de nouveaux modes de travail, la reprise du marché mondial du coworking et son introduction en Bourse en 2021, WeWork ne parvient pas à se redresser : 700 millions de dollars de dette ont été enregistrés sur les six premiers mois de l’année 2023. Valorisée jusqu’à 47 milliards de dollars il y a quelques années, sa capitalisation boursière ne s’élevait plus qu’à 44,49 millions de dollars, lundi soir, à la clôture de la Bourse de New-York.